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Protection Civile et Operations d'Aide Humanitaire Européennes
Nutrition
© Unicef
Nutrition

Fiche info

Qu'Est-ce que c'est?

La dénutrition, aiguë ou chronique, est un état de santé qui touche principalement les femmes et les enfants de moins de 5 ans. L’émaciation, le retard de croissance et la carence en micronutriments sont des caractéristiques de la dénutrition qui entraînent une perte de poids. La difficulté à se procurer des aliments nutritifs, le manque d’installations d’eau ou d’assainissement, les maladies, l’absence de soins de santé et de services sociaux de base sont des facteurs sous-jacents qui peuvent entraîner un mauvais état nutritionnel. Les causes d’une alimentation insuffisante sont multiples et nécessitent des interventions de la part de différents secteurs. Ces facteurs sont souvent structurels et liés à la pauvreté, mais peuvent être aggravés par des crises d’origine humaine ounaturelle telles que les catastrophes, les conflits, les épidémies ou les déplacements forcés.

Pourquoi est-ce important?

La dénutrition peut avoir des effets extrêmement graves sur la survie et le développement physique et mental des enfants. Chaque année, près de la moitié du nombre total de décès d’enfants de moins de 5 ans est due à la dénutrition. Les problèmes de santé, tels que la diarrhée ou les maladies respiratoires, peuvent être une cause majeure de malnutrition, qui accroîtra à son tour le risque de maladie. Les enfants souffrant de malnutrition sont davantage susceptibles de tomber malades car leur système immunitaire ne se développe pas correctement et ne peut donc pas les défendre contre les maladies et les infections. Ne pas traiter la dénutrition compromet l’efficacité des efforts visant à lutter contre d’autres maladies telles que le paludisme, la diarrhée et la pneumonie. Cela a également des effets irréversibles sur la croissance et le développement cognitif de centaines de millions d’enfants.

Dans le monde entier, en 2019, 50,5 millions d’enfants de moins de 5 ans ont souffert de malnutrition aiguë, également appelée «émaciation» (Rapport sur la nutrition mondiale 2020). On parle d’émaciation chez un enfant qui présente une insuffisance pondérale résultant d’une perte de poids rapide ou d’une incapacité à prendre du poids. Cela présente un risque accru de décès. Le retard de croissance est un trouble de la croissance et du développement que présentent les enfants victimes de malnutrition, d’infections répétées et de stimulations psychosociales insuffisantes. L’analyse montre que plus de 15 millions d’enfants de moins de 5 ans à l’échelle mondiale souffrent à la fois d’un retard de croissance et d’émaciation.

La malnutrition reste une préoccupation majeure dans les situations d’urgence humanitaire, mais également lors de crises prolongées. Dans les pays fragiles, la prévalence de l’émaciation s’aggrave de manière spectaculaire lorsque les populations sont confrontées à des pénuries alimentaires, des épidémies, des déplacements et une dégradation des services essentiels. Les enfants victimes d’émaciation sont neuf fois plus susceptibles de mourir prématurément que les autres.

En quoi consiste notre aide ?

L’Union européenne s’attaque à la malnutrition aiguë et trouve des solutions au moyen d’une approche multisectorielle intégrée, qui allie une évaluation de l’état nutritionnel des enfants, un traitement de la malnutrition aiguë et des mesures de prévention de toutes les formes de malnutrition.

Traitement

Une personne qui souffre de dénutrition aiguë sévère présente un risque élevé de mourir. Cette forme de dénutrition est néanmoins évitable et guérissable. Depuis l’adoption, en 2007, d’un protocole de prise en charge communautaire de la malnutrition (PCMA) par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM), des protocoles nationaux ont été adoptés dans de nombreux pays en développement. Toutefois, leur mise en œuvre demeure inégale en raison de la limitation des ressources, de crises récurrentes dans des contextes fragiles et de la complexité des situations d’urgence. Par conséquent, les interventions se doivent d’être adaptées pour répondre aux besoins spécifiques.

En temps de crise, si le taux de dénutrition aiguë dépasse le seuil d’urgence, l’Union européenne et ses partenaires humanitaires interviennent et soutiennent la mise en place de programmes de nutrition. Le traitement de la malnutrition aiguë fait de plus en plus souvent partie d’un ensemble de services intégrés de santé et de nutrition. Dans les zones à haut risque, l’UE soutient également une approche en faveur de la préparation aux catastrophes axée sur le renforcement des capacités d’intervention et de réaction aux chocs de la communauté et des systèmes de santé existants.

Le financement de l’UE alloué aux programmes de nutrition a augmenté ces dix dernières années et s’élevait à 100 millions d’euros en 2019. Ces fonds permettent de fournir des produits thérapeutiques et alimentaires spécialisés utilisés pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère. L’expertise interne en matière de nutrition dans les bureaux d’appui régionaux aide les partenaires sur le terrain à garantir la pertinence et la qualité des programmes en matière de nutrition soutenus par l’Union européenne.

Prévention

Dans le cadre de sa stratégie de résilience, l’Union européenne s’efforce également d’envisager ses programmes sous l’angle de la nutrition afin d’optimiser les effets des interventions humanitaires sur la nutrition et de renforcer le lien entre les programmes humanitaires et de développement.

La collaboration et l’échange d’expertise permettent de garantir que le traitement est disponible au-delà des crises humanitaires afin de lutter contre les causes sous-jacentes de la dénutrition. Les stratégies préventives consistent notamment à permettre aux communautés touchées d’avoir accès à de l’eau potable et des installations sanitaires, à permettre aux enfants, aux femmes enceintes et allaitantes d’accéder gratuitement à des soins de santé et à aider les ménages à retrouver leurs moyens de subsistance après une catastrophe.

Les services d’aide humanitaire et d’aide au développement de l’Union européenne coopèrent étroitement afin de garantir la cohérence et la complémentarité de leurs interventions dans le domaine de la nutrition.

Innovation

Des approches innovantes et simplifiées, associées à des travaux de recherche au niveau opérationnel, visent à optimiser les performances, la couverture et la rentabilité des protocoles de traitement et à trouver des stratégies de prévention efficaces. Pendant la pandémie de coronavirus, des moyens innovants d’acheminement de l’aide alimentaire ont été mis en place pour assurer la continuité des services, tout en respectant les mesures préventives.

Dernière mise à jour: 16/10/2020

Faits & chiffres

Dans le monde, 49,5 millions enfants de moins de 5 ans souffrent d’émaciation, dont près de 17 millions à un niveau grave.

Un enfant sur deux souffre de faim non apparente due à une carence en micronutriments. Malgré une diminution à l’échelle mondiale, les chiffres augmentent en Afrique.

En 2019, les crises les plus graves ayant nécessité une aide alimentaire sont survenues au Tchad, en Éthiopie, au Sud-Soudan et au Niger.

Des pandémies telles que celle du coronavirus aggravent encore la situation à court et à long terme.

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