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Protection Civile et Operations d'Aide Humanitaire Européennes
Burkina Faso
© PAM/Eugene Kabore, 2020
Burkina Faso

Fiche info

Introduction

La crise complexe et explosive qui secoue le Burkina Faso continue de s’aggraver rapidement et de façon importante. Le pays figure parmi les dix plus pauvres au monde.

Le conflit interne s’est intensifié, s’étendant à toutes les régions du pays. Les violences armées ont provoqué des déplacements de population en masse, qui ont augmenté de façon conséquente en 2022, et prennent de plus en plus souvent les civils pour cible.

Le pays souffre en outre d’une crise alimentaire sans précédent et d’une dégradation majeure de l’accès à l’eau et aux services sociaux essentiels.

L’état d’urgence reste en vigueur dans 14 dans 45 provinces du pays. La difficulté de l’accès aux populations ayant besoin d’une aide humanitaire constitue un problème majeur.

Quels sont les besoins ?

Le conflit touche la plupart des régions du Burkina Faso, en particulier les zones frontalières du nord et de l’est du pays, et s’intensifie à l’ouest et au sud.

D’après le gouvernement, fin décembre 2022, près de 1,9 million de personnes étaient déplacées à l’intérieur du territoire en conséquence aux violences, dont plus de 940 000 enfants. Les indicateurs recueillis sur le terrain montrent que la situation continue de se dégrader à une vitesse inquiétante.

Les violences généralisées affectent les besoins de base et les sources de revenu de la population sur 40 % du territoire. L’accès aux champs et aux marchés est difficile, et certaines familles ne parviennent pas toujours à couvrir leurs besoins. En août 2022, les Nations unies ont relevé de 40 % le nombre estimé de Burkinabés ayant besoin d’une aide humanitaire, portant ainsi leur nombre à 4,9 millions. Ce nombre comprend quelque 3,4 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère.

Les autorités imposent des restrictions dans le contexte du conflit en cours. Ces mesures peuvent limiter les déplacements des populations ou affecter leur vie quotidienne (par exemple, interdiction des motos dans certaines villes ou instauration de zones militaires que les civils doivent quitter). L’interdiction des transferts d’espèces peut aussi faire obstacle à l’aide humanitaire apportée dans la région du Sahel.

Ces mesures empêchent aussi les partenaires humanitaires d’atteindre les personnes ayant besoin d’une aide. L’accès reste compliqué en raison de la dynamique du conflit et des actions menées par les groupes armés non-étatiques (utilisation d’engins explosifs, contrôles routiers illégaux, attaques visant des infrastructures essentielles telles que les points d’eau, etc.).

Le conflit a aussi durement affecté les infrastructures éducatives et de santé. En décembre 2022, plus de 6 250 écoles demeuraient fermées, laissant plus d’un million d’élèves sans scolarisation.

Plus de 600 infrastructures médicales ont été impactées par le conflit, dont 211 ont totalement fermé. En conséquence, plus de 2,4 millions de personnes ne disposent que d’un accès restreint aux soins de santé. Des épidémies, notamment de choléra ou de méningite, apparaissent régulièrement.

Carte Burkina Faso

En quoi consiste notre aide ?

En 2023, l’UE a alloué € 25,5 millions d’aide humanitaire au pays.

L’an dernier, nous avons mobilisé pour € 58,7 millions d’aide humanitaire au Burkina Faso. Cette somme comprenait € 6,5 millions issus du Fonds européen de développement qui servent à enrayer la crise alimentaire.

Ces fonds aideront à satisfaire les besoins en termes de (i) insécurité alimentaire et malnutrition ; (ii) protection ; (iii) santé ; (iv) nutrition ; (v) hébergement ; (vi) eau, assainissement et hygiène ; (vii) éducation ; (viii) activités de préparation aux catastrophes et (ix) réponse rapide.

L’aide humanitaire de l’UE se concentre sur l’organisation d’une aide pour les populations vulnérables déplacées à l’intérieur du pays et les communautés qui les accueillent, toutes affectées par le conflit armé en cours. Dans le contexte des crises soudaines, une attention particulière est accordée aux interventions rapides permettant de satisfaire les besoins fondamentaux des personnes nouvellement déplacées.

Il est également important, dans une telle situation, de faire en sorte de permettre aux partenaires d’intervenir dans un environnement complexe, avec notamment une aide à l’organisation d’opérations aériennes. L’objectif est aussi de contribuer au renforcement de la capacité des organisations locales à se préparer aux urgences et à y faire face.

Les Burkinabés déracinés et les communautés qui les accueillent bénéficient d’une aide alimentaire, d’un hébergement et d’articles de première nécessité. Notre priorité est aussi d’améliorer l’accès aux soins de santé et de santé mentale pour aider la population à surmonter le traumatisme ou les autres problèmes de protection occasionnés par le conflit.

L’aide de l’UE fournit également une éducation dans un contexte où les écoles ont été fermées et où les élèves et enseignants subissent les menaces des groupes armés. La protection est généralisée à toutes les actions financées.

L’aide humanitaire de l’UE finance la livraison d’une aide alimentaire d’urgence au cours de la période de soudure – période cruciale de l’année qui s’étend entre les récoltes, généralement de juin à septembre, et au cours de laquelle les réserves alimentaires sont au plus bas. Dans le même temps, l’aide proposée comprend des soins nutritionnels gratuits pour les enfants malnutris de moins de 5 ans.

Nous soutenons aussi des actions visant à réduire les risques de catastrophe. Les programmes en cours comprennent un renforcement de la préparation des communautés face aux risques sanitaires et un renforcement du système national de réponse afin de prévenir et gérer les crises alimentaires et nutritionnelles.

Nous soutenons également les activités de préparation gérées par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) face aux épidémies et autres risques.

Afin de renforcer les capacités des populations face aux crises, l’UE combine son aide humanitaire urgente et sa coopération au développement à plus long terme.

Ainsi, l’aide au développement de l’UE au Burkina Faso a soutenu un programme national visant à dispenser des soins de santé gratuits auprès des enfants de moins de 5 ans. Cela apporte la garantie que les interventions venant répondre aux urgences de malnutrition seront poursuivies au-delà du stade de l’urgence immédiate et des mesures à court terme financées par l’aide humanitaire. D’autres instruments de l’UE sont mobilisés dans le domaine de la résilience et de la cohésion sociale.

Par ailleurs, la Commission européenne a versé une aide humanitaire de € 100 millions pour soutenir la mise en place de campagnes de vaccination contre la COVID-19 dans les pays d’Afrique ayant des besoins humanitaires critiques et des systèmes de santé fragiles.

Dernière mise à jour: 06/02/2023

Faits & chiffres

On estime que 3,53 millions de personnes auront besoin d’une aide alimentaire d’urgence pendant la période de soudure de 2023, soit une hausse de 333 % par rapport à la moyenne de la période comprise entre 2015 et 2020 (Cadre harmonisé, mars 2022).

Plus de 1,88 million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays (CONASUR, décembre 2022).

Plus de 302 000 personnes déplacées supplémentaires entre janvier et décembre 2022.

Quelque 35 000 réfugiés accueillis, principalement en provenance du Mali (HCR, décembre 2022).

Plus de 179 000 enfants souffrant de malnutrition ont eu besoin d’un traitement pour survivre en 2022.

Aide humanitaire de l’UE :
€ 25,5 millions en 2023
€ 230 millions depuis 2014