Introduction
Les besoins humanitaires demeurent importants au Niger, en raison des conflits, des déplacements, de l’insécurité alimentaire, de la malnutrition infantile, des dangers climatiques et des épidémies. La violence qui déchire plusieurs régions, en particulier celles situées aux frontières avec le Nigéria, le Tchad, le Burkina Faso et le Mali, continue de forcer les habitants à quitter leur foyer.
La faible résilience des communautés, la pauvreté endémique, la 4e pression démographique la plus élevée au monde (taux de croissance de la population de +3,7 %), l'accès insuffisant aux infrastructures, aux services sociaux de base et aux opportunités économiques ne font qu’exacerber la vulnérabilité du pays.
Dans ce contexte, apporter une aide humanitaire aux populations vulnérables reste difficile. Le 26 juillet 2023, un coup d’État a mis fin au régime démocratique, provoquant l’instabilité politique dans le pays. Les conséquences de la transition anticonstitutionnelle ont entraîné des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement des articles de première nécessité qui perdurent encore actuellement, et une augmentation conséquente des prix, qui aggravent encore la vulnérabilité des personnes dans le besoin.
Dans ce contexte difficile pour l’acheminement de l’aide, des chocs continus de différents types, tels que l’insécurité et les violences persistantes, sont la cause principale des déplacements forcés et des besoins d’aide et de protection.
Quels sont les besoins ?
Plus de 4,3 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire au Niger (16 % de la population), pays qui se classe parmi les derniers selon l’Indice de développement humain des Nations unies (189e pays sur 193).
Au cours de la période de soudure de 2024 (de juin à août), quelque 3,4 millions de personnes se sont retrouvées en situation d’insécurité alimentaire. Le Cluster de sécurité alimentaire estime qu’environ 1,5 million de ces personnes ne recevront pas d’aide alimentaire en raison de contraintes de ressources et d’accès.
Environ 507 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays à cause des violences. En outre, plus de 364 000 réfugiés ont trouvé refuge au Niger après avoir fui l’insécurité qui sévit dans les pays voisins, principalement au Burkina Faso, au Mali, et au Nigéria.
La population majoritairement jeune (58 % de moins de 18 ans) est constituée à 53 % de femmes.

Le taux de malnutrition aiguë chez les enfants âgés de 0 à 5 ans est de 12,2 % et la prévalence de la malnutrition aiguë est de 2,4 %, un taux supérieur au seuil d’urgence de 2 %.
Le pays enregistre le 11e taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans au monde, une population qui a à peine accès à des installations sanitaires appropriées, dont le taux de scolarisation est faible et qui a recours à des pratiques néfastes telles que le mariage précoce.
Environ 48 % des enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire et 75 % des enfants de moins de 5 ans n’ont pas accès aux services sociaux essentiels.
En avril 2024, plus de 941 écoles étaient encore fermées à cause de l’insécurité, pour la plupart dans la région de Tillabéri.
Aggravée par les problèmes liés au climat, la crise sécuritaire qui frappe le pays depuis près d'une décennie continue de provoquer des mouvements de population forcés et de perturber l'accès à l'aide humanitaire.

En quoi consiste notre aide ?
L’UE est l’un des principaux bailleurs de fonds humanitaires au Niger. Elle y apporte des secours d’urgence et une aide vitale aux populations dans le besoin. En 2023, l’Union européenne a alloué € 42 millions d’aide humanitaire au Niger et € 37,6 millions en 2024 (notamment sous la forme d’une aide logistique et de programmes).
L’aide humanitaire de l’UE permet de venir en aide aux régions affectées par le conflit, les épidémies, les pénuries alimentaires généralisées et les taux élevés de malnutrition infantile. Elle se concentre, en premier lieu, sur la couverture des besoins fondamentaux, notamment au niveau de :
- l’alimentation
- l’hébergement
- la santé
- les soins nutritionnels
- l’accès à l’eau potable
- l’éducation des enfants en contexte de crise humanitaire.
country page niger 02Un groupe de femmes dans un centre de lutte contre la malnutrition dans le secteur médical de Mirriah, au Niger© Alexandre Bonneau - AFROTO / ALIMA country page niger 03Un enfant en train d’être pesé © Alexandre Bonneau - AFROTO / ALIMA country page niger 04Une mère quitte le centre après la visite de contrôle de malnutrition de son enfant.© Alexandre Bonneau - AFROTO / ALIMA
L’UE offre aussi une protection aux personnes vulnérables affectées par les conflits (comme les victimes de violences sexuelles et sexistes, les enfants non-accompagnés et les personnes handicapées), les catastrophes naturelles, les inondations ou les épidémies, ainsi que des services aériens humanitaires.
Les crises humanitaires dues aux conflits peuvent rapidement s’aggraver. Grâce au mécanisme de réaction rapide, l’UE aide les organisations humanitaires à réagir rapidement pour répondre aux besoins des populations vulnérables lorsqu’elles sont confrontées à des chocs spécifiques.
En outre, l’UE travaille au renforcement de la préparation des communautés et autorités face aux crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes, aux catastrophes naturelles et aux déplacements de population.
Compte tenu de l’instabilité du Niger sur le plan sécuritaire, l’UE continue de plaider en faveur d’un environnement de travail sécurisé pour les travailleurs humanitaires, dans lequel le respect des principes humanitaires et du droit international humanitaire constitue le fondement du programme et de la réponse humanitaires.
Dernière mise à jour : 20/09/2024
Faits et chiffres
Plus de 4,3 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire en 2024 (OCHA, Aperçu des besoins humanitaires)
507 000 personnes déplacées dans les régions de Diffa, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Niamey
Quelque 364 000 réfugiés accueillis au Niger, provenant pour la plupart du Nigéria et du Mali, ainsi que d’autres pays tels que le Burkina Faso, le Tchad et le Soudan
Aide humanitaire de l’UE :
€ 37,6 millions en 2024 (notamment sous la forme d’une aide logistique et de programmes)
€ 42,4 millions en 2023 (notamment sous la forme d’une aide logistique et de programmes)