Sa capacité de réponse ayant été poussée dans ses retranchements par cinq tempêtes tropicales consécutives en six semaines, Madagascar a demandé l'assistance du mécanisme de protection civile de l'UE. En réponse à ces catastrophes, des experts sont venus en aide de France et de toute l'Europe. Une préparation anticipée et une réponse rapide ont évité des souffrances supplémentaires aux populations.

Les tempêtes tropicales dévastent les communautés. Les vents violents, les vagues jusqu'à 15 mètres de haut et les pluies torrentielles causent destruction, inondations, glissements de terrain et glissements de boue – souvent largement à l’intérieur des terres même si la tempête tropicale a d’abord frappé la côte.
Quand Madagascar a été confrontée à un déluge de tempêtes qui a dépassé sa capacité de réponse, les autorités nationales ont demandé de l’aide. Le centre de coordination de la réaction d’urgence de l’UE (ERCC), qui coordonne la fourniture de l'assistance des 27 pays de l'UE et des 8 États participants au titre du mécanisme de protection civile de l'UE, a envoyé des experts de toute l'Europe, y compris la France.
Le travail des experts de l'UE en réponse aux catastrophes a été soutenu par des projets à long terme financés par l'aide humanitaire de l'Union afin de préparer et éduquer les communautés locales sur ce qu'il faut faire quand une tempête frappe. Ces efforts combinés ont permis d'empêcher l’aggravation de cette mauvaise situation.
Préparer la prochaine génération à assurer sa sécurité

Les habitants de Madagascar sont confrontés à des dangers durant la saison des ouragans mais aussi tout au long de l'année, et bon nombre de ces désastres – le paludisme, la malnutrition, les inondations – augmentent en raison du changement climatique. Il est ainsi plus important que jamais de préparer les communautés locales à comprendre et atténuer ces risques.
Mirana R’Abel, responsable de la mobilisation scolaire, utilise des jeux pour aider les enfants, auxquels elle vient en aide, à comprendre les risques auxquels ils sont exposés et les méthodes disponibles pour qu’ils restent en sécurité.
Mirana R’Abel travaille pour Save the Children International, qui dirige à Madagascar un consortium d’ONG internationales pour mettre en œuvre un programme de réduction des risques de catastrophes financé par l’UE.
Durant les ouragans de 2022, Mirana R’Abel a travaillé avec les élèves et leurs enseignants pour s’assurer que les enfants étaient conscients qu'ils devaient rester chez eux pendant et après les tempêtes. Parfois, les dangers auxquels les élèves sont confrontés sont nouveaux ou différents de ceux que leurs parents avaient connus, de sorte qu'ils ne comprennent pas toujours pleinement les risques auxquels ils sont confrontés.
Ils ne peuvent pas être en sécurité s’ils ne connaissent pas les risques. C'est pour cela que c'est si important
Le changement climatique a intensifié les ouragans ; des inondations peuvent ainsi se produire dans des régions où ce n'était pas le cas auparavant ; et la montée des eaux peut être dangereuse même après une tempête.
« Ce qui est bien lorsqu'on enseigne aux enfants dès leur plus jeune âge, c'est qu'ils sont plus flexibles et qu'ils s'adaptent plus rapidement. Cela peut être difficile à expliquer aux adultes, qui sont habitués à faire les choses d'une certaine manière », ajoute Mirana R'Abel.
Après avoir été informés des dangers après une tempête, ses élèves sont restés à la maison et à l'abri des inondations, ce qui a permis aux équipes d'intervention de se concentrer sur l'aide aux autres personnes dans le besoin.
Intervenir en toute sécurité

Alain Biasci, un officier de la sécurité civile française, est intervenu dans des situations d'urgence en Haïti, en Guadeloupe, en République tchèque et en France. Il a ainsi été appelé à Madagascar pour s'assurer que les experts qui avaient pris des mesures dans le cadre de l'intervention du mécanisme de protection civile de l'UE étaient en sécurité et pouvaient faire leur travail.
La tempête tropicale Ana, la première de cinq tempêtes, a frappé le 24 janvier, quelques jours seulement avant l'arrivée d'Alain Biasci à Madagascar. Des gens avaient fui leur maison pour chercher un abri. L'électricité était coupée dans plusieurs provinces et des ponts avaient été emportés.
Et ce n'était que le début. Une semaine plus tard, le 5 février, le cyclone Batsirai a frappé les côtes malgaches avec des vents atteignant 165 km/heure. Il a dévasté l’île, détruisant des maisons et des écoles et perturbant l’approvisionnement en eau et en électricité. Des ponts, des routes et des liaisons de transport ont été détruits, empêchant l'accès à des zones parmi les plus touchées.
Alain Biasci a dû évaluer la situation, analyser les dangers et veiller à ce que les équipes de l'UE puissent fonctionner en toute sécurité tout en mettant en place des centres médicaux et des points d'épuration de l'eau pour aider la population. En raison des dégâts causés par le cyclone, le travail a été difficile et dangereux.
C’est le plus beau travail au monde, parce que nous avons la possibilité d’aider les gens et de faire une différence dans leur vie
Le changement climatique, combiné à la croissance de la population et à une urbanisation rapide et imprévue, a conduit davantage de personnes à être exposées aux dangers des tempêtes. Au cours des 30 dernières années, la proportion de la population mondiale résidant sur les côtes exposées aux tempêtes tropicales a ainsi augmenté de 192 %.
L'UE estime qu'il est important d'aider les gouvernements et les communautés à se préparer et à prendre des mesures préventives et précoces. C'est pourquoi elle alloue plus de 75 millions d'euros de son financement humanitaire annuel à des actions de préparation ciblées. Cela inclut les systèmes d'alerte précoce, la surveillance par satellite des conditions météorologiques et le renforcement des capacités nationales et locales.
En 2021, l’UE a investi 76 millions d’euros dans 101 actions de préparation aux catastrophes dans 30 pays.
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