Réfugiés, demandeurs d’asile et personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI)
Introduction
Chaque année, des millions de personnes sont contraintes de quitter leur foyer en raison de conflits, de violences, de violations des droits de l’homme, de persécutions, de catastrophes et des impacts du changement climatique. Le nombre de personnes contraintes au déplacement a atteint des niveaux record en 2024, appelant au renforcement de l’aide humanitaire.
En mai 2024, le nombre de personnes contraintes au déplacement dans le monde a atteint le nombre impressionnant de 120 millions. Ce chiffre marque une nouvelle hausse historique et la douzième augmentation annuelle consécutive des chiffres mondiaux des déplacements forcés. Le nombre de réfugiés et de personnes ayant besoin d’une protection internationale a grimpé à 43,4 millions, tandis que le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays a augmenté jusqu’à atteindre 68,3 millions.
Près de trois réfugiés sur quatre (73 %) sont originaires de seulement cinq pays : Afghanistan, Venezuela, Syrie, Ukraine, and Soudan.
L’Union européenne est le principal donateur international dans les situations de déplacement forcé.
Quels sont les besoins ?
75 % des réfugiés du monde entier sont accueillis dans des pays à faibles et moyens revenus, ce qui exerce une pression sur les communautés d’accueil et leurs ressources. Leur survie dépend de la disponibilité de l’aide fournie par les autorités, les communautés locales et les organisations humanitaires.
Réfugiés, demandeurs d’asile, migrants vulnérables et personnes déplacées à l’intérieur de leur pays sont souvent confrontés à des problèmes de protection et des difficultés d’accès au logement, à la nourriture et à d’autres services de base.
Ceci peut être dû à la fragilité de leur statut légal dans le pays dans lequel ils résident actuellement. Les personnes les plus vulnérables sont souvent difficiles à atteindre car elles font leur possible pour éviter la violence, l’exploitation, les abus, la détention ou les arrestations.
En zone urbaine, ils doivent faire face à la pauvreté, au manque de soutien psychosocial et à des difficultés pour régulariser leur statut juridique. Les violences, maltraitances et exploitation dont ils sont victimes atteignent souvent des sommets au lendemain de nouvelles crises.
Parvenir à des solutions durables permettant d’aider les personnes contraintes au déplacement relève du défi. Pour les réfugiés, le mieux à long terme est de pouvoir procéder à des retours volontaires vers leur pays d’origine, mais cette solution est souvent impossible pour nombre d’entre eux en raison de l’absence de solutions politiques aux conflits, aux violences récurrentes et à l’instabilité.
Les déplacements forcés ne sont désormais plus un phénomène temporaire et s’inscrivent de plus en plus dans la durée. Ils durent en moyenne 20 ans pour les réfugiés et plus de 10 ans pour la plupart des personnes déplacées.
En quoi consiste notre aide ?
L’Union européenne est l’un des principaux donateurs internationaux dans les situations de déplacement forcé. En 2023, la Commission européenne a alloué la majeure partie de son budget humanitaire de plus de € 1,7 milliard à des projets qui venaient répondre aux besoins des personnes contraintes au déplacement et des communautés qui les accueillaient.
Ce financement a permis de faire face aux besoins les plus urgents des populations extrêmement vulnérables, notamment des femmes, des enfants et des personnes handicapées. Il leur a fourni une protection et un soutien le temps de leur déplacement et à leur retour chez elles.
Grâce à ce soutien, les partenaires humanitaires de l’UE ont pu aider les populations contraintes au déplacement à accéder à un logement, une protection, de la nourriture et des services de base, comme des soins de santé, une aide nutritionnelle, de l’eau potable, un assainissement et une éducation.
Environ 35 % de l’aide humanitaire de l’UE est parvenue aux personnes contraintes au déplacement sous la forme d’espèces (cartes de débit, transferts mobiles et espèces en main). Détenir des espèces leur procure un sentiment de dignité et d’indépendance et permet aussi de renforcer les liens avec les communautés locales, puisque l’argent est dépensé dans les petits commerces locaux.
Plus de la moitié des projets d’éducation en contexte d’urgence ont aidé les réfugiés et les enfants déplacés à l’intérieur de leur pays.
Exemples d’aide humanitaire de l’UE apportée aux personnes contraintes au déplacement
L’aide apportée par l’UE aux personnes contraintes au déplacement fait la différence dans la vie de nombre d’entre elles :
- réfugiés syriens en Turquie, au Liban et en Jordanie et personnes déplacées en Syrie ;
- réfugiés ukrainiens en Pologne, en Roumanie et en Moldavie et personnes déplacées sur le territoire ukrainien ;
- réfugiés afghans en Iran et au Pakistan ;
- réfugiés soudanais au Tchad, ainsi que ceux déplacés par le conflit sur le territoire soudanais ;
- réfugiés et migrants vénézuéliens dans la région ;
- réfugiés rohingyas au Bangladesh ;
- mineurs non accompagnés et autres groupes vulnérables de réfugiés, personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, migrants et demandeurs d’asile en Afrique du Nord.
L’aide de l’UE cible aussi, entre autres, les personnes déplacées au Nigeria, au Sud-Soudan, en Irak, en Éthiopie, au Yémen.
En avril 2016, la Commission européenne a adopté la communication « Vivre dans la dignité : de l’aide-dépendance à l’autosuffisance. Déplacements forcés et développement », qui proposait une approche des déplacements forcés axée sur le développement.
L’objectif est de renforcer la résilience et l’autosuffisance des personnes déplacées et de leurs communautés d’accueil en travaillant avec les gouvernements hôtes et les acteurs locaux pour soutenir l’intégration socio-économique progressive des réfugiés et des déplacés.
Cette approche vise à exploiter les capacités de production des réfugiés et des personnes déplacées en les aidant à accéder à l’éducation, aux soins de santé, au logement, à des terres, des moyens de subsistance, une protection juridique et d’autres services de base.
L’UE finance aussi des partenaires (dont le Conseil norvégien pour les réfugiés et le Conseil danois pour les réfugiés) pour venir en aide aux populations se trouvant dans des cadres migratoires mixtes comme la Tunisie, l’Égypte et la Libye. Ces partenaires prêtent main forte aux réseaux de protection communautaires (constitués de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et de représentants des communautés d’accueil) et aux fournisseurs locaux de services juridiques.
Partenariats et politique
La Commission fournit son soutien financier à des partenaires qui s’efforcent de répondre aux besoins des réfugiés, des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, des migrants et des communautés qui les accueillent dans les pays concernés. Les principaux partenaires humanitaires de l’UE sont l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Organisation internationale des migrations (OIM), le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que des organisations non gouvernementales internationales.
Afin de garantir un partage plus prévisible et équitable des responsabilités entre les États, l’Union européenne soutient la mise en œuvre du Pacte mondial pour les réfugiés. Adopté en 2018, le Pacte mondial s’appuie sur le Cadre global d’intervention en faveur des réfugiés (FCRR), mis en œuvre dans plusieurs pays en 2017 et 2018 pour améliorer le soutien aux réfugiés et aux pays d’accueil. L’UE a participé au Forum mondial sur les réfugiés de 2023, à l’occasion duquel 15 engagements ambitieux et visionnaires ont été annoncés.
L’Union européenne soutient résolument les Principes directeurs sur les déplacements intérieurs et encourage systématiquement leur intégration dans le droit international et dans les droits nationaux. L’UE a par ailleurs soutenu le travail du groupe de haut niveau sur le déplacement interne du secrétaire général des Nations unies (SGNU), qui a présenté ses recommandations en septembre 2021. Ces efforts ont débouché sur le lancement en juin 2022 du Programme d’action du SGNU sur les déplacements internes.
Entre juillet 2022 et décembre 2023, l’UE a assuré la présidence de la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes, une initiative dirigée par les États qui fait en sorte de mieux protéger les personnes déplacées en raison de catastrophes et du changement climatique.
Dernière mise à jour : 20/06/2024
Faits & chiffres
120 millions de personnes contraintes au déplacement à travers le monde :
- 43,4 millions de réfugiés et de personnes ayant besoin d’une protection internationale
- 68,3 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays
Environ 2/3 des réfugiés vivent dans la pauvreté.
75 % des réfugiés sont accueillis dans des pays à faible et moyen revenu et 20 % dans les pays les moins avancés.
3 principaux pays d’accueil des réfugiés :
- Iran (3,4 millions)
- Turquie (3,4 millions)
- Allemagne (2,5 millions)
6,1 millions de personnes déplacées sont retournées dans leur région ou pays d’origine en 2023, dont 5,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays et plus d’un million de réfugiés.
Aide humanitaire de la Commission européenne :
La majeure partie du budget humanitaire de € 1,7 milliard a été consacrée à l’aide aux personnes déplacées de force et leurs communautés d’accueil en 2023.
Informations associées
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- Development, Refugees and IDPs - Issues Paper
- Communication: "Lives in Dignity: from Aid–dependence to Self-reliance"
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